Port-Soudan
Rolin OlivierEnsemble, vingt-cinq ans auparavant, dans le Paris des années 1968, ils avaient rêvé d’un monde tout à la fois plus juste, plus aventureux et plus poétique. Après que se furent taries les grandes espérances, l’un, A., devint écrivain, tandis que l’autre choisissait l’exil maritime et africain : deux façons peut-être de refuser le monde tel qu’il est.
Le narrateur décide de retourner en France, afin d’y rechercher les quelques traces qu’y aurait laissées son ami disparu, dont il pressent qu’il est comme une autre facette de lui-même. Il reconstitue la cause de sa déchéance et de sa perte : la fin d’un amour avec une très jeune femme. Au-delà, il croit comprendre que dans cette liaison ce sont deux imaginaires, issus de deux époques, qui, après s’être mutuellement fascinés, ont fini par s’affronter et se détruire. Lentement, face à l’enfer explicite et brutal de Port-Soudan, se dessine l’image d’un autre enfer, moderne, publicitaire, confortable et abrutissant, dont Paris serait l’un des lieux.